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Le week-end de trois jours, une bonne idée ?

Anton Kunin Publié par Anton Kunin - le 17 janv. 2017 à 00:00
Malgré les apparences, la semaine de quatre jours ne serait pas une solution idéale. © (c) Shutterstock

Si le week-end de trois jours est un rêve que chérissent bon nombre de salariés, ses bienfaits ne sauraient pas compenser ses effets négatifs.

Plus de temps libre rend plus satisfait

À première vue, la semaine de quatre jours aurait de multiples bienfaits : le temps perdu dans les transports pourrait être écourté et la pollution diminuée grâce à des trajets domicile-travail en voiture moins nombreux. Le salarié aurait assez de temps pour faire ses tâches ménagères, voir ses enfants, ses parents et ses amis, se divertir, faire du sport et s’instruire. Aux États-Unis, 31 % des salariés avaient une semaine de travail réduite en 2015. En août 2016, Amazon a instauré, pour certains de ses salariés, une semaine de 30 heures, rémunérés 75 % du salaire habituel. Le phénomène ne concernerait toutefois que 5 % des grandes entreprises.

Dans le paysage des salariés travaillant quatre jours par semaine, Amazon demeure néanmoins une belle exception : dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’augmenter le temps de travail journalier. Et c’est là que le bât blesse.

Des conséquences négatives sur la santé

Le professeur Allard Dembe, qui a étudié la question, affirme que les risques d’accidents du travail augmenteraient de 37 % chez les salariés travaillant plus de 12 heures par jour. De même, travailler plus de 60 heures par semaine fait augmenter ce risque de 23 %. Si un tel nombre d’heures de travail est chose rare pour la majorité d’entre nous, ces chiffres révèlent une règle générale : plus on est fatigué, moins on est attentif et plus on court le risque de se faire blesser.

En compilant des données sur la santé et le nombre d’heures travaillées sur 30 ans, Allard Dembe et son collègue Xiaoxi Yao ont également constaté que les personnes travaillant 60 heures par semaines étaient plus nombreuses à souffrir de maladies cardio-vasculaires, d’artrites, de diabète et de cancer. La morbidité de maladies pulmonaires chroniques et d’astme était même deux fois plus élevée. Sans parler du fait que lorsqu’on est fatigué, on est moins productif, ce qui influence négativement la performance de l’entreprise et, par conséquent, la perspective de voir son emploi maintenu ou son salaire augmenté.

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