Cuisine | La banane, un fruit qui risque de disparaître ?
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La banane, un fruit qui risque de disparaître ?

Anton Kunin Publié par Anton Kunin - le 3 nov. 2016 à 00:00
Un bananier

Et si d’ici quelques années, vous ne trouviez plus de bananes au rayon fruits et légumes ? Ce scénario cauchemardesque pourrait bien devenir réalité, si les agronomes ne remédient pas à la situation.

Une espèce parfaite mais vulnérable

Les bananes sont ménacées, et ce n’est pas un hasard. En cause, la faible diversité génétique des bananes cultivées, ce qui les rend vulnérables face aux maladies. Espèces développées artificiellement, les bananes Cavendish sont les fruits d’arbres qui ont l’avantage de donner de larges quantités de fruits sans graines, sans goût acide et pouvant se conserver longtemps, une fois cueillis. En d’autres termes, dans ce groupe d’espèces, les scientifiques ont réuni toutes les propriétés que l’agriculture industrielle et la grande distribution attendent d’une banane.

Un précédent alarmant

Cultivée dans 130 pays tropicaux et subtropicaux, la Cavendish représente 99 % des bananes vendues à l’export. Mais les choses n’ont pas toujours été ainsi : jusqu’aux années 1960, un autre groupe d’espèces, le Gros Michel, dominait le marché mondial. Le Gros Michel était extrêmement populaire chez les consommateurs occidentaux, et les plantations de ces bananes en Amérique du Sud s’étendaient sur des milliers de kilomètres. Mais dans les années 1950-1960, la quasi-totalité des plantations a souffert d’une maladie fongique. Affectant les racines et le système vasculaire des bananiers, cette maladie a rendu impossible le transport de l’eau et des nutritifs. Résultat : les bananiers se sont asséchés et sont morts.

Le risque plane

S’il y a une leçon à tirer du triste destin de Gros Michel, c’est que le fait de cultiver une même espèce végétale sur un vaste périmètre est une stratégie risquée. Afin de réduire leur vulnérabilité face aux maladies, les bananes doivent être d’une plus grande diversité génétique. Et quand on se rappelle que les Cavendish ont été élaborées artificiellement et ne peuvent se reproduire que par clônage, il y a urgence.