Santé / Bien-être | États généraux de la bioéthique : quel cadre pour les ciseaux génétiques ?
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États généraux de la bioéthique : quel cadre pour les ciseaux génétiques ?

Perrine Derobien Publié par Perrine Derobien - le 19 janv. 2018 à 00:00
ciseaux génétiques

La science avance à grands pas. Elle est porteuse d’espoir pour les personnes atteintes de maladies génétiques mais peut aussi être effrayante si elle n’est pas encadrée.

Des ciseaux génétiques pour couper l’ADN

Avez-vous déjà entendu parler de Crispr-cas9 ? Non, il ne s’agit pas d’un robot… C’est en réalité le nom de ce qu’on pourrait appeler des « ciseaux génétiques », qui permettent de couper de l'ADN.

Le Crispr-cas9 est une technique qui consiste à aller au cœur de l’ADN d’une personne, afin de « couper » un gène déficient pour le remplacer par un gène sain. Une vraie révolution médicale, qui permettrait de lutter contre des maladies génétiques. Certains y voient déjà de nombreuses applications, notamment pour l’élevage, afin de modifier les caractéristiques des animaux. Au-delà de cette incroyable avancée se pose un vrai problème d’éthique.

Les états généraux de la bioéthique laissent le débat ouvert

Dans quelle mesure les scientifiques ne vont-ils pas devenir des apprentis-sorciers ? Il paraîtrait que des chercheurs ont déjà réussi, grâce à ces ciseaux génétiques, à « fabriquer » des vaches sans cornes. À quand les modifications de confort sur les êtres humains ? On imagine déjà des commandes du futur : une fille avec des yeux verts option cheveux frisés svp ! Une perspective effarante...

Que l’on se rassure, la communauté scientifique est consciente de ce problème de bioéthique. C’est notamment le cas du Comité consultatif national d’éthique : « La modification du génome, à partir de nouvelles techniques de "ciseaux génétiques", est désormais possible et se pose aujourd'hui la question de l'attitude éthique à adopter vis-à-vis des nouvelles possibilités d'ingénierie du vivant qui s'offrent à l'humanité, notamment au regard de la possibilité de modifier le génome des cellules reproductrices », rapporte BFMTV. Alors que les États généraux de la bioéthique ont été lancés le jeudi 18 janvier 2018, le débat est ouvert afin de répondre à cette question : « Quel monde voulons-nous pour demain ? ».

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