Santé / Bien-être | Alerte à la codéine, la nouvelle drogue qui fait des ravages chez les jeunes
Santé / Bien-être

Alerte à la codéine, la nouvelle drogue qui fait des ravages chez les jeunes

Emilia Capitaine Publié par Emilia Capitaine - le 9 juin 2017 à 00:00
comprimés

La codéine est un antalgique détourné par les jeunes à des fins récréatives. Sa toxicité peut entraîner un coma mortel si elle est associée à de l'alcool. 

Un médicament détourné

En France, en Europe et aux États-Unis, une nouvelle drogue « tendance » est plébiscitée par les jeunes : la codéine, une substance de la même famille que la morphine.  Les médicaments à base de codéine sont, pour la plupart d’entre eux, vendus sans ordonnance en pharmacie à des tarifs très abordables, ce qui les rend d’autant plus accessibles.

Deux tendances se côtoient dans le détournement de cet antalgique à des fins récréatives : la prise de comprimés à la codéine, comme le le Klipal ou le Codoliprane et le « purple drank », mélange de sirop pour la toux à la codéine, d'antiallergique, de Sprite et de colorant violet. Interrogée dans les colonnes du Parisien, Florence Vorspan, addictologue à l'hôpital Fernand-Widal, à Paris (AP-HP), estime que les comprimés sont encore plus dangereux que le sirop « Si on le sniffe ou on l'injecte, les effets sont démultipliés. Mais, en France, les médicaments sont plus faiblement dosés qu'aux Etats-Unis où il y a une vague de surdoses » note-t-elle.

Un danger pour la santé des jeunes

À haute dose, la codéine provoque une sensation de plénitude et un ralentissement du rythme cardiaque. Lorsqu’elle est utilisée fréquemment, elle rend accro au bout de quelques mois. Et le sevrage est brutal : l’arrêt de la consommation de codéine provoque une insomnie qui peut durer jusqu’à 5 jours. Par ailleurs, la surconsommation de Codoliprane, qui contient du paracétamol, affecte le foie et provoque des hépatites aiguës.

La codéine peut « entraîner un coma, parfois mortel si cette substance est associée à des anxiolytiques et de l'alcool », rappelle Florence Vorspan. Depuis le début de l’année 2017, cinq cas graves d’intoxications chez des jeunes, dont deux sont décédés, ont été rapportés, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Cette dernière doit désormais rendre sa décision face à un phénomène inquiétant, quant à l’interdiction ou non des de la vente libre de médicaments codéinés.  

À lire aussi : Bientôt, du LSD utilisé comme médicament ?