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La météo-sensibilité qu'est-ce que c'est ?

M6 Météo Publié par M6 Météo - le 22 janv. 2013 à 00:00
La météo-sensibilité qu'est-ce que c'est ?

On pourrait penser que les prévisions météo n’ont d’intérêt que pour choisir la façon de s’habiller le matin. On pourrait penser également que les variations climatiques ont un impact uniquement sur notre moral (Eh oui le froid et la nuit de l’hiver, ça ne motive personne le matin !), mais la météo joue un rôle autrement plus capital dans notre quotidien visible ou invisible.

La météo est un facteur déterminant pour l’économie du pays, en lien étroit avec les habitudes de consommation des habitants. Certains secteurs professionnels redoutent les variations climatiques qui peuvent bouleverser les consommations saisonnières ou mettre en péril leur activité.

Bienvenue dans la météo-sensibilité !

La météo-sensibilité désigne l’impact des conditions météorologiques sur notre environnement économique. Bien que cet impact semble évident pour certaines activités dites saisonnières il devient relativement plus surprenant pour d’autres activités dont on ne soupçonne pas l’importance de la météo. Vous serez surpris de voir à quel point 3 degrés de températures peuvent modifier votre comportement, et vos envies.

L’objectif de la météo-sensibilité est d’analyser l’influence du climat sur les ventes et la consommation, et de pouvoir prédire le chiffre d’affaire qu’une entreprise peut réaliser sur toute l’année en fonction de la saison.

Selon le site Climpact.com, au printemps 2011 : 45 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaire ont été générés sur la vente de produits de grande consommation du seul fait de la météo.

Il existe logiquement des entreprises qui ne comptent presque que sur la météo pour générer des ventes et développer leur activité. Par exemple des locations de ski auront bien plus de mal à vendre leur matériel s’il ne neige pas en montagne, des vendeurs de glaces en été perdront une grande partie de leur chiffre d’affaire s’il fait froid en juillet... Plus généralement les secteurs les plus météo-sensibles sont l’agriculture, la production d’énergie, la grande consommation, l’agro-alimentaire, les transports, le tourisme et les collectivités locales.

Ce qui reste évident mais devient plus surprenant ce sont les magasins de textiles qui, s’ils n’ont pas anticipé les variables de la météo peuvent se retrouver à court de stock pour des vêtements hors saisons. Si par exemple il fait un temps glacial au mois de juillet, il est important d’avoir dans son magasin des vêtements adaptés au climat même s’ils ne sont pas en accord avec les normales de saisons, au risque de ressentir un impact majeur dans les prévisions économiques du magasins générant ainsi un risque pour les employés de l’activité, tributaires des achats du client.

Le secteur touristique est l’un des premiers secteurs impactés par la météo : Parcs d’attraction, campings, et toutes les activités extérieures sont directement pénalisées par des conditions météo défavorables. En effet, même en juillet, vous ne seriez pas vraiment tenté à l’idée de faire une randonnée en canoë par 5° sous la pluie.

« Le mauvais temps a une incidence de 30% sur la fréquentation des parcs en extérieur » selon Le Figaro du 9 Août 2011 – d’après l’interview du cabinet Protourisme via climpact

Ce qui est véritablement surprenant, c’est que la météo à inconsciemment un impact sur nos consommations quotidiennes et sur nos habitudes d’achat de tous les jours. Selon Metnext.fr : 25% du PIB en France est impacté par la Météo soit deux entreprises sur trois.

Pour les consommateurs le sentiment que rien ne change dans nos habitudes semble évident, mais pour les entreprises c’est autre chose. Les ventes dans un hypermarché varient considérablement avec la météo car elle influence le consommateur au niveau de l’achat de ses produits (soupe ou glace par exemple) et de la quantité achetée. Même en été si les températures commencent à baisser la consommation de fromage fondu ou de potage augmente significativement. Et à contrario, si les températures s’adoucissent, la consommation de salades et de fruits et légumes est multipliée.

Eté 2009 – 28% de la croissance de la consommation en volume en supermarché et hypermarché est imputable au climat  selon climpact

La restauration est également touchée par la météo. En ce moment la vague de froid, de neige et de verglas n’incite pas les gens à s’aventurer au restaurant, ou pire, les conditions climatiques empêchent les salariés de venir travailler générant ainsi un véritable ralentissement dans l’activité et un vrai risque pour les emplois des salariés.

La météo peut impacter de nombreuses activités mais à différents degrés. Pour évaluer ce degré on analyse les données d’une entreprise (vente, coût de production,…) que l’on croise avec les variables météo (température, force du vent, intempéries, humidité,…)

« Par exemple, le chiffre d’affaire d’une entreprise qui commercialise de la bière en France varie en fonction de la température : entre 20°C et 30°C, chaque degré °C correspond à 5 % de chiffre d’affaires. Au-delà de 30°C, l’impact relatif de la température sur le chiffre d’affaire diminue ; même chose lorsque la température est inférieure à 20°C. » (Wikipédia)

Attention cependant aux limites des prévisions météo. Il faut savoir rester prudent face aux différents scénarios que l’ont peut déduire des prévisions climatiques. Bien que les entreprises aient compris l’importance de mesurer et d’anticiper des variables du climat, il est essentiel de ne pas se reposer uniquement sur ce modèle et surtout ne pas l’étaler dans le temps car il est bien évidemment impossible de prévoir avec exactitude les conditions climatiques des prochains mois. L’idéal reste une analyse sur un horizon de 4 semaines environ.

Et vous ? Est-ce que votre travail est directement impacté par la météo ? connaissez-vous des activités qui de manières surprenantes reposent beaucoup sur les évolutions de notre climat ?

Sources: Climpact, Wikipedia, Metnext, le nouvel economiste