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En Tanzanie, on combat le paludisme avec des drones

Anton Kunin Publié par Anton Kunin - le 29 nov. 2017 à 00:00
Tuer les larves reste le principal moyen de lutte contre la prolifération de moustiques. © © Shutterstock

Les drones sont devenus le dernier allié technologique de l’homme dans la lutte contre la prolifération du paludisme. En Tanzanie, une équipe britannique les utilise avec succès pour localiser les lieux où se multiplient les moustiques.

Pour optimiser les pulvérisations d’insecticide, la Tanzanie adopte des drones

Le paludisme est une maladie infectieuse qui frappe 200 millions de personnes par an à travers le monde, et dont 500 000 en décèdent. Dans les pays tropicaux, comme la Tanzanie, la lutte contre la prolifération du virus (dont les moustiques sont les premiers responsables) est donc un chantier essentiel. Si des moyens de protection individuels existent (sprays insecticides, moustiquaires de lit), s’attaquer à la racine du problème s’avère beaucoup plus efficace.

Pour diminuer les populations de moustiques, les autorités ont toujours pulvérisé de l’insecticide dans les cours d’eau où les larves se développent. Mais en pulvériser sur l’ensemble de la surface est nocif pour l’environnement (bien que les insecticides modernes le soient beaucoup moins que le célèbre DDT, utilisé durant l’après-guerre), car les larves ne sont pas partout. Pour optimiser les pulvérisations, des drones sont depuis peu utilisés sur l’archipel de Zanzibar, en Tanzanie.

Un drone permet d’examiner un champ de 30 hectares en 20 minutes

Les drones survolent donc les lieux où les moustiques sont susceptibles de pondre leurs œufs, comme les grosses flaques d’eau bien ensoleillées, des champs de riz, des mares et des étangs où ils trouvent une eau stagnante. Les images obtenues sont d’une résolution élevée, ce qui permet aux pouvoirs publics de zoomer sur les parties qui les intéressent. Les drones actuellement utilisés, des DJI Phantom 3, sont capables de survoler un territoire de 30 hectares en 20 minutes. Les images obtenues sont analysées immédiatement après, et les pulvérisateurs sont envoyés dans la journée.

Afin que les drones soient acceptés par les autochtones, les initiateurs du programme (de l’université d’Aberystwyth, au Pays de Galles) ont dû faire un vaste travail d’explication auprès des chefs de villages. Les personnes qui ignorent l’existence du programme sont en effet perplexes à l’idée de voir des drones survoler les alentours et les considèrent comme une tentative d’invasion dans leur vie privée.

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