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Prison avec sursis pour le psychiatre d'un schizophrène meurtrier

Marie-eve Wilson-jamin Publié par Marie-eve Wilson-jamin - le 17 mai 2018 à 00:00
Luc Meunier, 26 ans, a été tué par le malade mental le 12 novembre 2008.

En 2008, un homme de 26 ans avait été tué par le patient schizophrène d'un psychiatre. Le praticien a été condamné mardi 15 mai à 18 mois de prison avec sursis par la cour d'appel de Grenoble. 

Condamnation à 18 mois de prison avec sursis d'un psychiatre 

La cour d'appel de Grenoble a confirmé mardi 15 mai la condamnation à 18 mois de prison avec sursis d'un psychiatre du Centre hospitalier de Saint-Egrève, en Isère, dont un patient schizophrène avait tué un passant il y a bientôt dix ans. L'arrêt, rendu presque cinq mois après l'audience, a été accueilli avec soulagement par la famille de Luc Meunier, cet étudiant en génie mécanique de 26 ans mort pour voir croisé dans les rues de Grenoble la route du malade mental ce 12 novembre 2008.

Poursuivi pour homicide involontaire, le Dr Lekhraj Gujadhur, aujourd'hui septuagénaire et retraité, n'était pas présent à l'énoncé du délibéré. Son avocat, Maître Jean-Yves Balestas, s'est dit déçu par le verdict et devait étudier l'arrêt de la Cour d'appel. Cette condamnation d'un psychiatre hospitalier est une première en France.

Atteint de psychose délirante chronique, il s'était échappé de l'hôpital

Le jour du drame, Jean-Pierre Guillaud, 56 ans, atteint de psychose délirante chronique depuis des décennies et déjà auteur d'agressions à l'arme blanche, mais autorisé à des sorties non surveillées dans le parc de l'établissement, s'en échappe sans difficulté. Il prend alors le car pour le centre de Grenoble, à une dizaine de kilomètres, achète un couteau et tue le premier venu dans la rue.

Pour rappel, ce meurtre avait été un vrai choc dans le monde politique. Nicolas Sarkozy, le président de la République de l'époque, voulait une réforme de la psychiatrie comportant des dispositions sur les malades dangereux, provoquant une bronca des psychiatres. L'hôpital de Saint-Egrève, relaxé en première instance, avait alors bénéficié de crédits pour améliorer son fonctionnement et clôturer son parc.