Économie | Oxfam dénonce la sous-imposition des plus riches
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Oxfam dénonce la sous-imposition des plus riches

Anton Kunin Publié par Anton Kunin - le 21 janv. 2019 à 00:00
Selon l'ONG Oxfam, une plus importante imposition des hauts revenus réduirait les inégalités. © © Shutterstock

Dans son dernier rapport annuel, l’ONG Oxfam met en lumière le recul de l’imposition des hauts revenus à travers le monde, alors même que dans les pays en voie de développement des millions de personnes n’arrivent pas à accéder aux services publics tels que la santé et l’éducation.

Au fil des ans, les hauts revenus sont de moins en moins imposés

Décidément, taxer les hauts revenus n’est pas dans l’air du temps ! Entre 1970 et 2013, le taux maximum de l’impôt sur le revenu, des particuliers dans les pays riches, est passé de 62% à 38%, rappelle l’ONG Oxfam. Et en 2015, pour chaque dollar de recettes fiscales perçues dans le monde, seulement 4 centimes provenaient d’impôts sur la fortune (impôts sur la succession ou sur le patrimoine).

Ce recul des recettes des impôts sur le revenu et le patrimoine est d’autant plus étonnant que, depuis la crise financière de 2008, le nombre de milliardaires a presque doublé, rappellent les auteurs du rapport. En effet, la fortune des milliardaires dans le monde a augmenté de 900 milliards de dollars rien qu’en 2018, soit 2,5 milliards de dollars par jour.

L'ampleur des inégalités a atteint son paroxysme

Dans ce rapport, Oxfam attire notre attention sur une concentration sans précédent des richesses dans les mains d’un petit groupe de personnes. En effet, en 2018 seulement 26 personnes possédaient autant que la moitié la moins bien lotie de la population mondiale (soit 3,8 milliards de personnes). Sur un an, le patrimoine des plus aisés a augmenté de 12%, tandis que celui de la moitié la plus pauvre de la planète a reculé de 11%.

Pour Oxfam, une imposition plus importante du 1% des plus riches permettrait de résoudre les problèmes sociaux dont souffrent les moins aisés à travers le monde. L’ONG rappelle que tous les jours, 262 millions d’enfants ne vont pas à l’école, et près de 10.000 personnes décèdent par manque d’accès aux soins médicaux.

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