Le martyr de Sophie Lionnet, une jeune fille au pair française à Londres
Le procès des meurtriers présumés de Sophie Lionnet s’est ouvert devant la Cour criminelle d'Old Bailey à Londres. Son corps calciné avait été retrouvé le 20 septembre 2017 dans le jardin de ses employeurs au sud-ouest de Londres.
Victimes de nombreuses violences
Cette histoire est à frémir d’horreur. L’histoire d’une jeune fille au pair qui va vivre un calvaire. Selon les mots du président de la cour criminelle de Londres qui a lu l'acte d'accusation, les conditions dans lesquelles vivait Sophie Lionnet chez ses employeurs, Sabrina Kouider, 35 ans et Ouissem Medouni, 40 ans, étaient épouvantables. La jeune femme aurait été victime de très nombreuses violences.
Sophie Lionnet est arrivée en janvier 2016, chez le couple franco-algérien, comme jeune fille au pair. Un an et demi plus tard, la police retrouvait son corps brûlé. Selon le procureur, les médecins légistes ont découvert de nombreuses fractures « au sternum, aux côtes, ou à la mâchoire ». La jeune femme avait à plusieurs reprises exprimé son souhait de rentrer chez elle, à Sens (Yonne), mais elle n’était pas assez payée pour s’offrir un billet pour la France.
Une jeune fille au pair terrifiée
Le couple aurait fait subir des interrogatoires filmés à la jeune fille. Sur ces images, la cour décrit Sophie Lionnet « émaciée, terrifiée et sans défense, soucieuse de dire et de faire tout ce que ses bourreaux voulaient lui faire dire ou faire ». Selon le procureur, elle était « naïve et vulnérable », avait un « grand cœur » et « manquait d’expérience ». Elle a eu la malchance de tomber sur des employeurs malveillants.
« Il y a beaucoup de tensions et je suis accusée de choses que je n’oserais jamais faire », avait écrit la jeune fille à son père fin juin 2017, trois mois avant sa mort. Et à sa mère : « J’aurais dû t’écouter toi et non mon cœur. J’ai été complètement idiote. » Le procès doit durer au moins cinq semaines. Les accusations sont d’une telle gravité que Sabrina Kouider et Ouissem Medouni risquent une peine très lourde.