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La Dépakine est à l'origine de milliers de malformations

Perrine Derobien Publié par Perrine Derobien - le 21 avr. 2017 à 00:00
spina bifida Dépakine © © Shutterstock

Le scandale de la Dépakine, un anticonvulsif prescrit aux personnes souffrant d’épilepsie, a été révélé par Marine Martin il y a 5 ans. Une étude a été publiée en avril 2017 et estime que 2 150 à 4 100 enfants seraient victimes de ce médicament.

Dépakine : le risque de malformations congénitales est 4 fois plus élevé

Parmi les scandales sanitaires, celui de la Dépakine est l'un des plus connus. Il tient son nom d’un médicament contenant du valproate et destiné aux épileptiques pour son action contre les convulsions. Délivré en France à partir de 1967 jusqu’en 2016, il concernerait entre 64 100 et 100 000 grossesses. Il aurait en effet provoqué de graves malformations in-utero, comme le spina bifida.

Le médicament serait à l’origine de « 3 000 malformations majeures » selon le Dr Mahmoud Zureik, épidémiologiste et co-auteurs d’une étude publiée le jeudi 20 avril 2017 par l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS). Les résultats de l’enquête révèlent notamment que « le risque de malformations congénitales majeures, par rapport à la population générale, est globalement 4 fois plus élevé chez les enfants nés d’une femme traitée par valproate pour une épilepsie, alors qu’il est 2 fois plus élevé lorsqu’elle est traitée par valproate pour un trouble bipolaire ».

Les troubles neuro-développementaux non pris en compte dans l’étude

L’étude estime que 2 150 à 4 100 enfants seraient concernés par le scandale de la Dépakine, mais ces chiffres pourraient être encore plus élevés. En effet, Charles Joseph-Oudin, l’avocat des familles des victimes, estime que « cette étude ne concerne que les malformations physiques et pas les troubles neuro-développementaux alors que les risques les plus importants pour les fœtus exposés in utero concernent ces troubles », lit-on dans les colonnes du Figaro.

Alors que le risque de malformations est connu depuis plus de 30 ans, celui des troubles autistiques est plus récent. Une étude sur les troubles neuro-développementaux est actuellement en court et est attendue d’ici fin 2017. Quant à la procédure d’indemnisation, les victimes attendent encore.