Jacqueline Sauvage : un symbole de la lutte contre les violences conjugales ?

Dans une interview accordée à France Info, la directrice générale de la Fédération nationale Solidarité femmes revient sur la lettre ouverte écrite par l’avocat général du procès en appel de Jacqueline Sauvage.

Jacqueline Sauvage doit-elle être un emblème pour les femmes victimes de violences conjugales ?

Alors qu’elle a été graciée en 2016 par François Hollande, l’affaire Jacqueline Sauvage continue à faire du bruit. Dans une récente lettre ouverte publiée dans Le Monde, l’avocat général lors du procès en appel de cette victime de violences conjugales a tenté de « restituer la vérité judiciaire » en rappelant que rien, pas même des années de violences, ne peut justifier de se faire justice soi-même en tuant. Selon ce dernier, Jacqueline Sauvage ne doit pas devenir le symbole de la lutte contre les violences conjugales, car il n’est pas possible que cette lutte passe autrement que par la justice.

Dans une interview accordée à France Info, Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale Solidarité femmes, revient sur cette lettre en rappelant que s’il est évident que Jacqueline Sauvage s’est rendue coupable de s’être fait justice elle-même, son histoire demeure très singulière.

De nombreuses associations aident les femmes à sortir de la violence et à porter plainte

« Sur les 28 femmes qui ont tué leur conjoint en 2016, 17 étaient victimes de violences conjugales », rappelle François Brié qui parle de « situations qui se répètent ». Nombreuses sont les femmes qui reculent devant l’idée d’aller porter plainte. Souvent, leur conjoint est également le père de leur enfant et cette situation complique toute prise de décision. « Ces situations de femmes qui ne déposent pas de plainte et son face à des freins énormes, on les voit tous les jours », confie François Brié.

Pour lutter contre ces drames, et que plus jamais une femme ne choisisse de se faire justice seule, François Brié rappelle l’importance du travail des associations qui « peuvent accompagner les femmes pour sortir de ce silence pour pouvoir déposer plainte ». « L’idée est d’amener les femmes à sortir de la violence au plus tôt », contrairement à Jacqueline Sauvage, qui a vécu sous les coups de son mari pendant 47 ans.

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