Santé / Bien-être | Et si l'on était bientôt capable de prédire la sortie du coma ?
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Et si l'on était bientôt capable de prédire la sortie du coma ?

Cecilia Beaudoin Publié par Cecilia Beaudoin - le 9 mars 2018 à 00:00
coma © © Shutterstock

Face à un coma prolongé, la question du maintien en vie ou de l'arrêt des soins oppose parfois douloureusement familles et médecins. Or une étude porteuse d'espoir, menée sur des comas post-arrêt cardiaque, montre qu'on peut prédire la sortie du coma.

 Une étude qui concerne les comas survenus après un arrêt cardiaque

Les controverses éthiques liées à l’arrêt des soins de patients plongés dans le coma occupent régulièrement la Une des journaux. Il arrive que familles et médecins se déchirent autour de cas de conscience particulièrement douloureux, s'agissant notamment d'enfants. Faut-il maintenir le patient en vie coûte que coûte ou bien le moment est-il venu de le laisser partir en douceur ? Sera-t-il un jour possible d'obtenir, grâce à la science, un niveau de preuves suffisamment élevé, pour prédire sans se tromper une possible sortie de coma ?  

Une étude publiée fin février dans la prestigieuse revue Lancet Neurology tend à le laisser croire. Des chercheurs ont en effet testé une technique d'imagerie cérébrale fiable et prometteuse, sur 200 patients adultes dans le coma depuis plus de sept jours suite à un arrêt cardiaque. Avec une IRM particulière, ils ont mesuré le mouvement de l’eau dans la substance blanche de leur cerveau, là où s'établit la connexion entre les neurones.

Des recherches prometteuses pour les comas post-traumatisme crânien et rupture d'anévrisme

Cette mesure anatomique qui ne fluctue pas dans le temps, leur a permis de comprendre le degré de désorganisation de ce mouvement et de fixer des seuils permettant de pronostiquer les chances de réveil des patients après six mois dans le coma. « Au-dessus d’un certain seuil, on est certain que ça ira ; au-dessous, on est certain que ça n’ira pas », a détaillé le professeur Louis Puybasset, de l’hôpital Pitié Salpêtrière, directeur de l’étude. 

Ces résultats porteurs d'espoir demandent maintenant « à être confirmés par des essais à grande échelle », a poursuivi le professeur. Bien que cette étude concerne uniquement les comas intervenus à la suite d'un arrêt cardiaque, elle semble néanmoins prometteuse pour les autres types de coma et les chercheurs travaillent déjà à l'extension de leur technique sur les comas intervenant après un traumatisme crânien ou une rupture d’anévrisme. « Les comas après arrêt cardiaque sont simples car on réagit tous de la même manière. Dans les cas de traumatismes crâniens, la zone grise est plus grande car ils sont tous différents », précise le professeur Puybasset.