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Doggy bag : des restaurateurs s'y opposent pour une question de coût

Marie-eve Wilson-jamin Publié par Marie-eve Wilson-jamin - le 30 mai 2018 à 00:00
Certains restaurateurs s'opposent aux doggy bags, qu'ils trouvent trop coûteux. © ©shutterstock

Un texte de loi adopté à l’Assemblée Nationale va rendre obligatoire la mise à disposition de « doggy bags » en 2021. Les professionnels du secteur regrettent de voir un service « naturel » se transformer en une contrainte réglementaire.

Le doggy bag, fausse bonne idée pour certains restaurateurs

Proposer un doggy bag aux clients qui ne terminent pas leurs assiettes sera une obligation pour les restaurateurs, à partir du 1er juillet 2021. Les députés votent en effet, ce mercredi 30 mai, un amendement à la Loi agriculture et alimentation. Les restaurants seront contraints de mettre à disposition de leurs clients des boîtes pour emporter les restes de leurs repas.

Mais cette décision ne fait pas l'unanimité. Ainsi, le GNI (Groupement National des Indépendants de l’hôtellerie et de la restauration) rejette cette obligation qu'il qualifie d'inutile. Dans un communiqué, le GNI qualifie cette « mesurette irréfléchie et contre-productive ». C’est une « fausse bonne idée […] totalement déconnectée de la réalité ». Et leur message se conclut ainsi : « les doggy bags ne sont pas la meilleure réponse au gaspillage alimentaire ».

Un gaspillage plus important et coûteux

Laurent Frechet, président des restaurateurs du GNI, a explique sa position sur BFM TV. Concernant les personnes à l'appétit d'oiseau : « nous leur proposons alors nous-même d’emporter ce qu’ils n’ont pas pu consommer. […] Il n’est donc pas nécessaire de voter une loi pour cela ». Concernant la lutte contre le gaspillage alimentaire sur lequel s’appuie la loi, le GNI admet que la profession est « responsable de la production de 10 millions de tonnes de biodéchets par an », mais apporte des nuances.

Ainsi, selon le syndicat, 75 % à 80 % « de ces pertes intervient en amont du repas des clients lors de la préparation des plats. Il s’agit de l’épluchage des légumes et fruits, de la préparation des viandes et poissons, des fruits de mer ». Pour eux, la généralisation des doggy bag pourrait provoquer « un gaspillage encore plus important » et « coûteux ». Et de conclure : « Le gaspillage alimentaire dans les restaurants et les débits de boissons représente moins de 27 centimes d’euros par plat. Or un doggy bag coûte entre 25 et 70 centimes d’euro pièce ! »

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