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Déserts médicaux : les députés se prononcent pour la liberté d'installation

Anton Kunin Publié par Anton Kunin - le 11 janv. 2018 à 00:00
Le principe de libre installation des médecins généralistes ne devrait pas disparaître. © © Shutterstock

La commission des affaires sociales s’est prononcée contre les restrictions à la liberté d’installation des médecins généralistes, proposées par le groupe Nouvelle Gauche.

Pour la Nouvelle Gauche, la régulation est le seul moyen de lutter contre les déserts médicaux

Malgré trois heures de débats, la proposition du groupe Nouvelle Gauche a été rejetée en commission. Guillaume Garot, le député portant le projet de réforme, n’a pas su convaincre ses pairs du bien-fondé de l’instauration d’un dispositif de « conventionnement territorial ». L’idée consiste à n’autoriser l’installation de médecins généralistes que dans les communes où il y a un réel besoin. S’installer dans une grande ville, où l’offre de soins est déjà suffisante, ne serait possible que lorsqu’un médecin exerçant prend sa retraite. Un médecin s’installant malgré tout dans une commune de ce type ne devant pas être remboursé par la Sécurité sociale.

Pour appuyer sa proposition, Guillaume Garot a cité un rapport de la Cour des comptes sur le sujet, selon lequel la mauvaise répartition des médecins coûtait à l'État de 900 millions à 3 milliards d'euros par an. « La régulation est nécessaire, c'est la seule solution qu'on n'ait pas essayée », a-t-il déclaré en commission.

Pour les syndicats de médecins, les restrictions ne pourraient que décourager les jeunes de s’installer

À l’issue des débats, il est pourtant devenu clair que Guillaume Garot prêchait dans le désert, la grande majorité des membres de la commission étant attachés au principe de la libre installation. En se prononçant contre le principe de régulation, les députés ont fait écho aux attentes exprimées par les syndicats de médecins, d’étudiants en médecine et d’internes. « Cette mesure coercitive proposée par les députés de la Nouvelle Gauche serait un coup de plus porté à une médecine libérale déjà en souffrance et peinant à recruter de jeunes médecins », faisait savoir dans un communiqué le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG).

Même son de cloche chez les syndicats étudiants (ANEMF), d'internes (ISNI, ISNAR-IMG), de chefs de clinique (ISNCCA) et de jeunes médecins généralistes (ReAGJIR et SNJMG), pour qui « il n’existe pas de zones sur-dotées en médecins libéraux, même les centres villes connaissent des difficultés ».