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59 % des enseignants estiment la laïcité en danger

Marie-eve Wilson-jamin Publié par Marie-eve Wilson-jamin - le 13 juin 2018 à 00:00
Le dialogue suffit à apaiser les tensions dans la totalité des cas (97%). © ©shutterstock

Le Comité national d'action laïque (CNAL) dévoile ce mercredi 13 juin 2018 une enquête donnant la parole aux enseignants, les premiers confrontés aux contestations de la laïcité.

Les cours d'histoire-géographie sont les plus contestés 

Le 30 mai 2018, un vade-mecum de la laïcité a été distribué dans toutes les écoles françaises. Ce mercredi 13 juin, le Comité national d'action laïque (CNAL) doit dévoiler une enquête mettant en lumière les enseignants, en première ligne face aux problématiques de la laïcité. Plus de 1.500 ont été interrogés par l'IFOP.

Selon Le Monde, qui a pu prendre connaissance des résultats, les cours d'histoire-géographie sont les plus concernés par les contestations (35 % des enseignants concernés), mais aussi les cours de technologies (6 %), les activités physiques et sportives (32 %), l'enseignement du fait religieux (27 %) ou les cours de science (22 %). L'enseignement moral et civique (20 %) et la mixité filles-garçons (22 %) font aussi l'objet de contentieux. 

Recours à l'auto-censure pour éviter les incidents

Bonne nouvelle, le dialogue suffit à apaiser les tensions dans la quasi-totalité des cas (97 %). Moins du cinquième des enseignants qui font face à des contestations expliquent avoir eu recours à des procédures disciplinaires. Toutefois, plus du tiers des sondés admettent avoir déjà eu recours à l'auto-censure devant leurs élèves pour éviter les incidents. Plus de la moitié en zone d'éducation prioritaire. 

Si 72 % des Français estiment que la laïcité est en danger selon l'IFOP, le ratio est de 59 % du côté des enseignants. Si les professeurs expliquent observer une montée des communautarismes, les Français considèrent que le port de signes religieux et que les religions occupent de plus en plus de place. Afin de repérer les difficultés et aider au mieux les enseignants, le ministre de l'Éducation a promis un diagnostic à la fin de l'année.

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